Le Castres olympique multiplie les initiatives pour garder le lien avec ses supporters malgré cette crise sanitaire qui els contraignent à rester éloignés des joueurs. Une poignée d’abonnés a eu le privilège d’échanger en visio avec le staff.
“Cela reste entre nous on est en famille et rien ne doit aller sur les réseaux sociaux”, précise en souriant Matthias Rolland, le directeur du Castres olympique à la quinzaine d’abonnés du club, tirés au sort, qui a pu participer à une réunion en visio avec lui et les entraîneurs Pierre-Henry Broncan et David Darricarrère mardi soir. Car c’est en effet sans filtres que les coachs, depuis leur bureau du centre d’entraînement du Levezou, ont répondu à toutes les questions des supporters durant une bonne heure. Les sujets étaient libres. Et c’est sans langue de bois que le staff, après avoir livré une analyse du match victorieux contre Bayonne, a échangé avec cette poignée de privilégiés. Certains avaient des questions très techniques comme sur la gestion des mauls en sortie de touche, le jeu au pied ou encore l’arbitrage. D’autres voulaient des précisions sur les blessés. Et ils ont pu apprendre en avant-première la fin de saison de Martin Laveau. “Le 16e homme vous manque-t-il”, demande Emilie. “Indéniablement, lâche Matthias Rolland. Pour notre modèle de club c’est un vrai handicap. Peut-être plus qu’ailleurs. Et je reste persuadé que si on avait notre public qui pousse derrière nous, on aurait gagné certains matchs que l’on a perdus à domicile.” Un rapport avec les supporters qui manque à Pierre-Henry Broncan qui n’a pas encore eu l’occasion de connaître la ferveur populaire castraise en “live”. “Ce ne sont pas des stades, mais des cimetières, lâche-t-il. C’est compliqué de se transcender dans ces conditions. Alors on essaye de trouver des leviers”.
“Je ne suis pas GO au Club Med”
Des supporters qui sentent bien une nouvelle dynamique depuis les modifications dans le staff fin décembre. “On joue avec beaucoup de nouveaux joueurs arrivés à l’intersaison. La cohésion a mis un peu de temps. C’est logique de voir une amélioration à la mi-saison. Le contraire serait inquiétant”, tempère Pierre-Henry Broncan qui admet quand même passer “beaucoup plus de temps à échanger et partager avec les joueurs”. “On fait davantage participer nos leaders dans la préparation des rencontres”, ajoute le Gersois qui ne s’échappe pas quand Sylvie se plaint de ne plus voir certains joueurs. “On est dans un sport de concurrence et de performance. Je ne suis pas GO au Club Med, je ne fais pas tourner pour le plaisir. En ce moment, il y a des joueurs un cran au-dessus”, ajoute l’entraîneur principal qui s’est aussi expliqué sur le choix de prendre NGaumao et Pointud comme jokers médicaux plutôt que de faire monter des jeunes qui “ne sont pas encore des produits finis et qui ont encore besoin de travailler”. “Mais on est très content de la progression de jeunes joueurs”, continue le coach citant Colonna, Fernandez, Clerc, Pieterse ou Vandenberghe qui ont du temps de jeu et qui travaillent très bien dans leur coin pour rattraper les autres. “On a tous débuté jeunes avec des joueurs d’expérience autour de nous. Rory Kockott, Benjamin Urdapilleta ou encore Loïc Jacquet les font grandir”, ajoute David Darricarrère. La vanne et le chambrage étaient aussi de la partie dans ces discussions à bâtons rompus. Comme quand un supporter a demandé à Pierre-Henry Broncan de rester à Castres jusqu’à la retraite. “Ils vont en avoir marre je ne suis pas facile à vivre”, a rétorqué le coach ajoutant avec malice que “le Tarn était moins joli que le Gers, même si c’est pas mal aussi”.
Interrogé sur la “faible” voire “mauvaise” exposition médiatique du club au niveau national, Matthias Rolland a mis les choses au point. “Les médias nationaux aiment mettre les équipes dans des cases. Et puis cela va aussi avec les résultats. Mais quand cela tourne à la caricature et quand on nous taxe de “pénibles”, on le dit. Mais sinon cela ne me gêne pas. On s’est construit dans cette frustration et ce qui est important pour nous c’est notre communauté et les médias locaux”, a répondu le directeur. Ces réunions entre staff et abonnés se faisaient une fois par mois au stade Pierre-Fabre depuis plusieurs années avant la crise sanitaire. Depuis le club s’adapte et multiplie les initiatives de ce genre à distance. Des abonnés ont déjà pu à deux reprises discuter en visio avec des joueurs depuis le début de la saison à huis clos. “On veut garder le lien avec vous”, a expliqué Matthias Rolland qui donnait rendez-vous aux supporters samedi dans l’avant-match contre Montpellier diffusé par le club sur Facebook qui emmène les supporters dans l’intimité des joueurs. Mercredi soir, le CO a aussi diffusé une vidéo qui plonge les supporters dans les coulisses de la cellule “performance” du club.
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