Sur une pelouse du Stade de France où il a brillé, l’ailier de l’Afrique du Sud (29 ans ; 29 sélections) et ancien pensionnaire du Stade Toulousain (2017-2021), retrouve dimanche 15 octobre au soir lors du quart de finale de la Coupe du monde, des joueurs qu’il a côtoyés durant de nombreuses saisons.
Attention, ouvrez bien grand vos yeux. Dimanche 15 octobre, ce sera peut-être la dernière fois avant une poignée d’années que vous verrez évoluer Cheslin Kolbe sur le sol français. Si tout se passe comme la France en rêve, l’Afrique du Sud rendra son titre dès les quarts de finale et son feu follet d’ailier prendra la direction du Japon après six saisons à écumer les pelouses de l’Hexagone. Qu’importe si son 30e anniversaire est programmé le soir de la remise du trophée Webb-Ellis…
Même s’il a rendu de fiers services au rugby français – au Stade Toulousain plus qu’à Toulon –, le joueur aux appuis déroutants évolue désormais chez « l’ennemi » et il n’est donc pas question de lui faire ce cadeau sur une pelouse où il a soulevé deux boucliers de Brennus, en 2019 et 2021. À l’arrière la première fois contre Clermont (24-18), avec deux passes décisives pour Yoann Huget, à l’aile deux ans plus tard, assommant La Rochelle (18-8) avant le repos d’un drop de… 51 mètres !
Une image écornée
D’autant que son image est aujourd’hui quelque peu écornée. Par son transfert du Stade au RCT à l’été 2021 tout d’abord, alors qu’il lui restait deux ans de contrat. Les dirigeants « rouge et noir » avaient en effet refusé de céder, à juste titre, à certaines de ses demandes, notamment des prétentions salariales démesurées pour un joueur absent près de la moitié de l’année et qui n’avait plus tout à fait le même rendement.
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Dans sa quête permanente de stars et s’appuyant sur son président fortuné Bernard Lemaître, le club varois, qui était bien le seul à ne pas avoir reniflé la mauvaise affaire au moment de racheter son contrat à un tarif exorbitant, s’était engouffré dans la brèche moyennant un chèque compris entre 1,5 et 2 millions d’euros. Avant de faire, moins de deux ans et 31 matchs plus tard, le constat d’un échec annoncé, même s’il faut bien avouer que les blessures n’ont pas aidé. Et donc de tout mettre en œuvre pour casser le contrat de Kolbe afin de l’envoyer au Japon, au Suntory Sungoliath.
Son gabarit, un message d’espoir
Une fin d’aventure qui ne doit toutefois pas faire oublier tout le plaisir que ce joyau a donné aux amateurs de beau jeu, souvent à l’aile mais parfois à l’arrière ou à l’ouverture, rappelant au passage que les petits gabarits (1,70 m ; 74 kg) avaient encore leur place sur les pelouses professionnelles.
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S’il n’est peut-être plus celui qui a grandement contribué à faire revenir le club de la Ville rose sur le devant de la scène, et que le jeu des Springboks n’est pas le plus à même de mettre en lumière ses qualités, les Bleus devront toutefois rester vigilants. Aux grands joueurs les grands matchs, a-t-on d’ailleurs coutume de dire.
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Ainsi, “Ches” n’aura peut-être besoin que d’un ballon pour mettre le feu à leur défense. D’autant plus que Damian Penaud, qui n’a aujourd’hui pas son pareil offensivement, n’offre pas toutes les garanties défensives…
Cette semaine, en plus du staff, nombreux sont les joueurs qui auront pu le confirmer au futur ailier de Bordeaux-Bègles puisque sans compter les réservistes, ils sont huit sur la feuille de match à avoir partagé des saisons entières à ses côtés (Baille, Mauvaka, Aldegheri, Flament, Cros, Dupont et Ramos pour les Toulousains, Ollivon côté Toulon). Encore faut-il que les ballons arrivent…