Le rugby amateur, en Comminges comme ailleurs, a stoppĂ© ses activitĂ©s le 25 octobre 2020. Depuis, il attend un feu vert de plus en plus hypothĂ©tique pour pouvoir reprendre ses activitĂ©s. Se dirige-t-on vers une saison blanche ? Tout porte Ă la croire. CĂŽtĂ© joueurs, le fatalisme prend le pas sur lâenvie. Câest en tout cas lâavis de Matthieu Gilibert, le capitaine de lâUnion Sportive lâIsloise.
Matthieu, la saison avait sportivement bien commencĂ©âŠ
CâĂ©tait mĂȘme trĂšs bien parti⊠On avait parfaitement su rectifier le tir aprĂšs une dĂ©faite Ă domicile lors du premier match de la saison. Le groupe vivait bien, tout le monde Ă©tait investi, la dynamique Ă©tait excellente. Quand le championnat a Ă©tĂ© stoppĂ©, lâĂ©quipe fanion et lâĂ©quipe rĂ©serve Ă©taient toutes deux en tĂȘte de leur poule. Pour un petit club comme lâUSL, câest exceptionnel ! On avait travaillĂ© dur pour en arriver lĂ . Et puisâŠ
MalgrĂ© les rĂ©sultats, nâĂ©tait-ce pas frustrant de jouer sans vestiaires, sans douche ?
CâĂ©tait effectivement trĂšs compliquĂ©. Nous Ă©tions sans cesse dans lâadaptation pour supporter les diverses restrictions. On se changeait sous des tentes, un copain plombier avait bidouillĂ© un systĂšme pour quâon ait un point dâeau, on ne pouvait pas boire un coup aprĂšs le match, il y avait le couvre-feu, les supporters Ă©taient rĂ©ticents Ă venir au stade. Il faut bien reconnaĂźtre que ce nâĂ©tait plus vraiment du rugby. Le rugby, ce ne sont pas que les 80 minutes passĂ©es ensemble sur le terrain.
Aujourdâhui, la saison est totalement stoppĂ©e depuis le 25 octobre.
Et câest extrĂȘmement long. Jâinsiste, le terrain nous manque, câest Ă©vident. Mais câest le manque de contact entre nous qui est le plus dur Ă gĂ©rer. On sâenvoie des messages sur les rĂ©seaux sociaux, on sâappelle mais ça ne fait pas tout. Ce que lâon veut tous, câest se revoir, faire un bon repas, boire un coup ensemble. Retrouver de la proximitĂ©, de la convivialitĂ©.
Sâil devait y avoir une reprise, vous la verriez comment ?
La reprise, je ne la vois pas. Lâhistoire est trĂšs mal engagĂ©e. Cela ne pourrait sâenvisager quâavec tout ce qui fait un match de rugby, du public, des vestiaires, des douches, des repas, des aprĂšs-matchs. Mais aussi des entraĂźnements avec contact et une prĂ©paration assez longue pour que les organismes se rĂ©habituent aux chocs, aux efforts. Il faut se rendre compte que nous sommes Ă lâarrĂȘt depuis 4 mois ; câest davantage que lors dâune intersaison traditionnelle. Franchement, effectuer une telle charge de travail pour jouer 2 ou 3 mois au printemps, ça nâa pas vraiment pas de sens. Certains joueurs y renonceront. Il serait plus raisonnable de prendre du temps pour prĂ©parer au mieux la saison prochaine.
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