Les quinze jours de réflexion supplémentaire peuvent-ils réellement changer la situation ? Du côté des clubs de séries territoriales, force est de constater que là aussi les situations divergent. Karen Rey, la coprésidente de Lauzerte Quercy Pays de Serres (Honneur) explique : “Le gouvernement doit faire face à une pandémie et trouver des solutions pour protéger la population de ce fléau. La pratique de notre sport vient ensuite mais le club est tout disposé à poursuivre la saison. Nous verrons bien les décisions qui seront prises dans les jours qui viennent”. Son homologue de l’ AS Bressols Gérard Gorli abonde dans ce sens et lui aussi souhaite reprendre mais dans des conditions normales “avec du jeu normal et des contacts, l’utilisation des vestiaires et du public dans les tribunes. Mais de ce côté cela n’est pas gagné d’avance car cela implique une vaccination massive de toutes les personnes actives ou passives qui gravitent autour ou dans un stade lors d’un événement rugbystique et c’est impossible à l’heure actuelle donc on peut redouter une nouvelle saison blanche”. Le président du Racing Montauban Jean-François Garrigues (Honneur) s’avoue de son côté particulièrement pessimiste : “Lors de la reprise nous avions décidé de ne pas remettre les joueurs à l’entraînement car c’était trop compliqué. Avec le couvre-feu les choses ne se sont pas arrangées. Nous faisons confiance aux joueurs de s’entretenir physiquement et j’en ai vu quelques-uns dernièrement, ça à l’air d’aller (sourire). Pour ce qui est de la suite, je pense que la meilleure solution pour tout le monde serait une saison blanche. Bien sûr, les équipes qui ont bien commencé la saison vont légitimement se sentir lésée mais je répète que cette situation est totalement inédite. Reprendre la saison le 1er avril est une fausse bonne idée. J’espère simplement que les joueurs pourront quand même retrouver le terrain, peut-être pour des rencontres amicales histoire de se retrouver et garder le contact. Et pourquoi pas organiser des tournois de rugby à sept cet été”. Au-delà d’envisager la reprise dans les semaines qui viennent Philippe Boué, le président de l ‘US Finhan veut voir plus loin : “On joue déjà gros sur le prochain exercice 2021-22 car le nombre de joueurs va baisser entre les anciens qui ne voudront plus faire d’efforts et les jeunes qui iront ailleurs faire autre chose. Il faut se servir de cette longue période de réflexion pour se pencher sur les compétitions, les rendre plus attrayantes, régler la participation des équipes réserves, les compétitions de jeunes et organiser des challenges ou des compétitions départementales. Jouer c’est important mais renouer le lien social, être ensemble, manger, partager c’est aussi un mode de vie qu’il nous faut retrouver voir redécouvrir”. Aux Coquelicots montéchois le manager Norbert Meesseman n’avoue pas son immense optimisme : “Je pense malheureusement qu’on se dirige vers une seconde saison blanche d’affilée car on manquera de dates disponibles pour le format de compétition initialement envisagé. La commission des épreuves va nous pondre quelque chose d’inédit pour pouvoir au moins jouer mais le gros problème des clubs sera aussi et surtout de trouver suffisamment de joueurs et ça, ce n’est pas inscrit dans le marbre car il faut d’abord se préparer se réathlétiser tout en évitant les risques de blessures. En début de saison le club avait expérimenté les Boucliers d’Occitanie c’est une voie envisageable”.
GIPHY App Key not set. Please check settings