in

Mort de Jean-Pierre Bastiat à Dax : “Il était la bonhomie incarnée”

Par Benjamin Ferret et Maxime Klein (avec AFP)

Plusieurs personnalités dacquoises rendent hommage à l’ancien rugbyman, décédé dans la nuit du mardi 2 au mercredi 3 février

Très proche de son ami d’enfance Jean-Pierre Bastiat, décédé dans la nuit du mardi 2 au mercredi 3 février , l’ancien rugbyman Jean-Louis Bérot (73 ans) a évoqué la personnalité attachante de l’ancien troisième ligne.

>>>  Mort de Jean-Pierre Bastiat à Dax : en images, retour sur la carrière de l’ex-international de rugby

Jean-Louis Bérot : “Il ne laissait personne indifférent”

« Il était fils unique comme moi et nous nous étions choisis comme frère, raconte l’ancien international (21 sélections). Dès notre plus jeune âge, on jouait ensemble au rugby sur la place Saint-Pierre, à faire du gagne terrain. Même si je suis parti à Toulouse à 17 ans pour mes études, je revenais très souvent à Dax et on ne s’est jamais quitté. C’était un joueur d’exception, qui a remporté le Grand Chelem 1977, formant une troisième ligne de légende avec Jean-Pierre Rives et Jean-Claude Skrela. »

Outre leurs années communes en équipe de France, les deux amis ont aussi évolué ensemble sur la fin de leur carrière à l’US Dax. « On sait tous que c’était un joueur extrêmement doué, doté d’une dextérité remarquable et d’une adresse phénoménale. Ce qu’on sait moins, c’est qu’il possédait un très bon jeu au pied. Il était capable de passer des pénalités de 50 à 55 mètres. »

Pas une semaine sans se voir ou s’appeler, les deux amis avaient créé des liens indéfectibles. « Georges Clemenceau disait : “Les cimetières sont pleins de gens irremplaçables, qui ont tous été remplacés” mais Jean-Pierre était un fédérateur, l’épicentre de différents cercles d’amitiés (rugby, chasse, golf, assurance, etc). Tout le monde se réunissait grâce à lui et ça, on ne le retrouvera pas. Il ne laissait personne indifférent et était la bonhomie incarnée. Il savait donner le sourire à quelqu’un qui n’avait pas envie de rigoler. »

Bertrand Defos du Rau : “Il nous a fait vivre une aventure extraordinaire”

Ancien bâtonnier de Dax, Me Bertrand Defos du Rau avait mené campagne aux côtés de Jean-Pierre Bastiat, en tête de la liste “Dax pour tous” lors des élections municipales de mars 2014.

“Jean-Pierre nous a fait vivre une aventure extraordinaire . Avec sa capacité à fédérer autour de lui pour ne proposer qu’une liste, il a réussi quelque chose que personne n’avait jusqu’alors réussi au niveau de la politique locale. 

Il avait l’amour de sa ville chevillée au corps. C’est la raison qui l’avait poussé à s’investir pour ces élections municipales. Il ne recherchait ni titre, ni fonction, il a  réussi à constituer une équipe pour participer à un projet. Toujours optimiste, positif, il ne cherchait jamais à imposer son point de vue. En cas de désaccord, Jean-Pierre préférait s’effacer, se mettre en retrait, pour que les choses avancent et qu’on parvienne à se mettre d’accord.  Avec sa capacité d’écoute, son empathie permanente, sa générosité qui – parfois – lui a joué des tours, il laisse un grand vide. Il y avait une grande contradiction entre son physique, sa présence et la douceur dont il faisait preuve.” 

Benoît August : “Il avait le cœur rouge et blanc”

Le président de l’US Dax rugby, Benoît August, connaissait aussi très bien Jean-Pierre Bastiat, ancien président du club (1990-1995) et toujours membre du conseil d’administration.

“Il est de la génération de mon père et on se côtoyait souvent, j’ai grandi avec ses enfants et j’ai une grande pensée pour sa famille. Durant ma carrière, on avait toujours plaisir à se retrouver, à discuter. C’était un ancien qui n’était pas aigri vis-à-vis du rugby d’avant ou donneur de leçon mais toujours à analyser et chercher des solutions. C’était un bon vivant, l’homme d’un seul club, qui a le cœur rouge et blanc. Il était très impliqué et aidait encore récemment nos commerciaux à trouver des partenaires. Son décès nous a vraiment fait un choc, on n’est jamais préparé à ça.

Julien Dubois : “Je perds un très grand ami”

Le maire de Dax Julien Dubois a, de son côté, fait part de son émotion et a salué l’engagement politique de son ami.

“C’est quelqu’un qui a été très important dans les combats politiques que nous avons menés. En 2014, c’est lui, alors que c’était mal engagé, qui a réussi à fédérer tout le monde. Il savait mettre les gens autour d’une table. Lorsqu’il a perdu, il n’a gardé aucune rancune du résultat, il m’a passé le flambeau et il nous a soutenus pleinement lors de la campagne de 2020. Lui était tout en maturité et rondeur, il m’a appris à ne pas réagir à tout de manière épidermique. Il était de toutes les réunions publiques, avec toujours la volonté de faire avancer sa ville. C’était un pragmatique, tout ce qui pouvait faire avancer Dax prenait sens à ses yeux. C’était aussi un homme d’affaires avisé, et ses qualités de rassembleur lui ont beaucoup servi dans le monde économique. C’était l’un des ambassadeurs les plus emblématiques de Dax, et pour une ville de province comme Dax, c’était très important. Il avait cette capacité à faire venir les investisseurs, j’étais encore avec lui jeudi matin. C’est brutal, il fait partie des personnes que l’on ne voyait pas faiblir. Je n’ai pas forcément d’anecdotes en tête, parce qu’en général, les anecdotes, c’est lui qui les avait. Je perds un très grand ami qui me manquera.” 

Pierre Albaladejo : «On m’a demandé pendant longtemps, “comment va Jean-Pierre Bastiat”« ?

L’ancien ouvreur international Pierre Albaladejo (30 sélections) se souvient bien de Jean-Pierre Bastiat, qu’il a recruté à l’US Dax.

“On est tous peiné, pour l’individu et l’homme qu’il était”, explique l’ancien ouvreur international et consultant Pierre Albaladejo, à propos de “ce grand gaillard que j’ai recruté au basket quand il avait 17 ou 18 ans et qu’on a fait venir au rugby. Et il a encore grandi. ” Il prenait de la place physiquement, mais aussi mentalement, il représentait quelque chose. Il est monté en flèche, il assimilait tout, il avait une intelligence dans le jeu… Après sa carrière professionnelle, quand j’allais commenter des matchs en Australie, en Nouvelle-Zélande ou en Afrique du Sud, on m’a demandé pendant longtemps “comment va Jean-Pierre Bastiat,” parce que les gens savaient qu’il était de Dax, comme moi. J’ai commenté tous les matchs où il a joué. En 1977, c’était le diamant du rugby français, les gars étaient au sommet de leur carrière, il avait trouvé avec Fouroux le partenaire idéal. C’est une équipe qui avait de la gueule. Il avait une personnalité attachante, c’était l’animateur des après-matchs, mais il était aussi sensible, quand il manquait un joueur blessé sur un déplacement, il envoyait une carte postale. On disait des Dacquois, ” Ils ne sont pas champions de France, mais ils sont champions du monde de la réussite social, et Jean-Pierre Bastiat en était l’exemple. Aujourd’hui, on s’est tous téléphoné, avec Claude (Dourthe) et Jean-Louis (Bérot)… On est très tristes, mais c’est la vie, celle d’un homme qui aura marqué sa ville et son environnement.” 

Lire la suite…

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

GIPHY App Key not set. Please check settings

Le Munster à l’arrachée, le Leinster facilement… Voici les résultats du week-end

Villeneuve-sur-Lot. Louis Darini, capitaine du RC Villeneuve XV : “Il faut garder l’espoir”