Rien ne les arrête, surtout depuis le premier confinement. Pas même le fait de ne pouvoir accéder au stade. Ils ont trouvé la parade : s’installer sur un camion, derrière les grilles, pour les matches à domicile du Castres Olympique.
Il y a les Romains, mous, si mous… et il y a les Gaulois. Ceux-là, en bleu et blanc comme Obélix, ne jouent pas sur le même terrain. Ils se veulent hors des sentiers battus, au sens propre comme au figuré.
Début janvier, pour le match CO-SU Agen, ces supporters atypiques ont été remarqués perchés sur un camion, de l’autre côté du mur d’enceinte du stade Pierre-Fabre.
On les attendait hier après-midi, ces irréductibles, pour entrevoir la rencontre du Castres Olympique contre les Bayonnais. Entrevoir, se positionner haut perché sur un engin à quatre roues pour entrer dans leur mêlée à eux, toute en rythmes, mais loin de la touche et de la pelouse. Ce dimanche, le couvre-feu leur a imposé de rentrer à la maison à 18 heures. Mais deux heures avant le coup d’envoi, rue des Frères-Nicouleau, ils étaient bien au rendez-vous pour assister à l’arrivée de leurs chers joueurs. Une cinquantaine de supporters environ. Ceux de Puissance Castres, là les premiers, menés par Ali, 44 ans bientôt, “toujours en tee-shirt, avec le plus gros tambour du stade et la plus grosse voix de la tribune nord !” Ils ont vite été rejoints en fanfare par Les Amis du rugby, sans camion.
À 16 h 08 exactement, la pluie s’est abattue sur les fous du stade. Peu importe. Rien n’empêchera l’accueil des joueurs castrais puis bayonnais.
“ça va devenir une habitude !”
Le camion, c’est un Jumper Citroën de couleur bordeaux. “C’est la faute au couvre-feu si on n’est pas venus avec, annonce Carlos Ferreira, 47 ans, chef de file des Amis du rugby. Cette idée du camion, elle est venue depuis le confinement, quand on n’a pas eu le droit d’entrer dans le stade, poursuit le supporter du hameau de Teillède. Notre partenaire, JMT chasse-pêche, nous le prête. Et ça va devenir une habitude ! Comme ce soir, on était prêts mais vu le changement d’horaire imposé par Canal + on ne peut assister qu’à l’arrivée des joueurs”, regrette-t-il, avant d’être rappelé par sa mission : donner de la voix et du tambour.
Pour sa première sortie, en janvier, le Jumper a permis à 8 ou 9 supporters d’assurer l’ambiance, de loin. “On arrive à voir tout le match car on se place face au grand écran. Et dans le camion, on peut ranger nos tambours, nos drapeaux, nos canons à confettis…” Toute une organisation contre un seul adversaire : le Covid !
Leurs photos sur grand écran
Depuis la crise sanitaire, au gré des confinements et des couvre-feux, quelques mesures sont imposées, certes, mais les dirigeants du club s’attachent à ne pas trop frustrer leurs fidèles supporters. Ainsi, pour marquer leur attachement à leur équipe, ils ont le droit de venir installer leurs banderoles dans les tribunes la veille du match. Ils ont aussi été sollicités pour des photos de supporters qui sont diffusées sur les écrans géants du stade pendant que se disputent les rencontres.
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