Les Irlandais ont dû faire face aux forfaits de leurs deux stratèges, Conor Murray et Jonny Sexton. C’est forcément une bonne nouvelle pour les Français. À vérifier sur le terrain.
Difficile de se faire une idée exacte de ce que vaut cette équipe d’Irlande. Elle a perdu son premier match à Cardiff, 21-16 mais il faut bien le reconnaître, ça s’est joué à peu de choses. Les Irlandais ont joué à quatorze pendant 67 minutes (expulsion de Peter O’Mahony) et ils ont bien failli l’emporter malgré tout. Ils ont obtenu une balle de match dans les derniers instants, mais le demi d’ouverture remplaçant Billy Burns a tapé en ballon mort l’ultime pénalité du match, cruciale évidemment. Le genre de bourde qui a dû l’empêcher de dormir.
Ceci dit, le match a prouvé que les Irlandais avaient gardé leur fil conducteur, une équipe sûre de sa force et de son style de jeu. De ce point de vue, le passage de l’ère Joe Schmidt à l’ère Andy Farrell n’a pas changé grand-chose. Les Irlandais restent adeptes d’un jeu à moindre risque, peu de transmissions au contact, pas mal de jeu au pied et beaucoup de séquences à “une passe”. Un joueur qui va au sol tout de suite après avoir reçu le ballon, mais en essayant de progresser d’un ou deux mètres. Avec des joueurs bien préparés, bien synchronisés notamment dans les soutiens, la recette a fait ses preuves.
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Le système s’articule en général autour d’une charnière très aguerrie, Jonny Sexton et Conor Murray. Sexton a fait la une des journaux durant toute la semaine, car on l’a vu sortir apparemment “commotionné” à Cardiff. Le joueur n’a pas apprécié les commentaires venus de France et notamment du professeur Chermann qui l’avait suivi quand il jouait au Racing et qui a rappelé qu’il a souvent subi des commotions cérébrales.
Pas facile pour Farrell père
Sexton semblait donc bien décidé à jouer quand il a protesté contre le praticien français, mais hier, on a appris qu’il était finalement forfait. Jonny Sexton a donc écouté la voix de la prudence. Plus surprenant, on a appris le forfait de son complice de longue date, le demi de mêlée Conor Murray, dix ans de présence en équipe nationale. Il souffrait des ischio-jambiers. L’Irlande affrontera donc les Bleus avec une charnière sans expérience, 6 sélections pour Jamison Gibson-Park à la mêlée, quatre pour Burns à l’ouverture qui aura donc l’occasion de se racheter de sa bévue.
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Impossible de ne pas penser que ces événements font forcément le jeu du XV de France, dans sa quête du Grand Chelem. Les Irlandais auront forcément du mal à se passer d’une doublette aussi aguerrie. Évidemment, Andy Farrell, sélectionneur en chef, n’avait pas besoin de ça pour se faire du souci. Cet Anglais de 45 ans, ancien international à treize puis à quinze, est arrivé en 2016 comme adjoint chargé de la défense et il a fait partie de l’aventure du Grand Chelem 2018 (au détriment de son propre fils, Owen, ouvreur du XV de la Rose). Son aura lui a permis de succéder à Joe Schmidt après le Mondial 2019. Mais il n’est pas sûr qu’il ait la même finesse technique et stratégique que son prédécesseur si célébré. Une victoire face aux Bleus l’aiderait à convaincre ses détracteurs, une défaite le mettrait dans une position très inconfortable.
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