Tranchant par ses plaquages, le capitaine Charles Ollivon a aussi ouvert la voie au succès du XV de France en Irlande dimanche par son opportunisme en attaque et sa capacité à casser la ligne de défense adverse.
Vingt-neuvième minute de jeu : les Bleus étouffés par la pression du XV du Trèfle et réduits à quatorze après l’exclusion temporaire de Bernard Le Roux, parviennent à ouvrir une brèche. Après une belle construction de droite à gauche, Gaël Fickou sert Ollivon qui, esseulé, file vers l’en-but.
Une action, un essai et l’équipe de France passe devant au score contre le cours du jeu. Difficile de faire mieux en termes de réalisme.
Pour sa 20e sélection, le troisième ligne toulonnais signe son huitième essai. Il en avait déjà inscrit quatre lors de l’édition 2020 du Tournoi démontrant son habileté de “franchisseur”. Et sa patience aussi.
Car le capitaine français sait se faire oublier et être placé au bon endroit au bon moment en respectant le plan de jeu voulu par l’encadrement des Bleus. Sans pour autant négliger les tâches défensives.
“Charles a un rôle de joker couloir. Il sait utiliser son potentiel de vitesse et peut libérer sa puissance. Il a trouvé sa place dans l’organisation. On est en droit de penser que cette organisation permet d’utiliser le potentiel de Charles”, avait expliqué le sélectionneur Fabien Galthié au sujet de son capitaine lors des tests automnaux.
11 plaquages dans le premier acte
Réaliste aux avant-postes, le colosse basque du RCT (1,99 m, 113 kg) s’est aussi distingué par son activité en défense : 11 plaquages rien qu’en première période, en dépit d’un ballon rendu à l’adversaire pour bémol.
L’Irlande lui réussit bien. Le 31 octobre, au Stade de France, il avait déjà exécuté 20 plaquages, terminant deuxième dans ce secteur, derrière le N.8 des Bleus Grégory Alldritt (23).
“On connaît la rudesse des Irlandais donc forcément, ce sera un gros test”, avait prévenu le joueur de 27 ans, qui s’était affirmé en Bleu lors de la Coupe du monde 2019 après avoir convaincu le staff de l’emmener au Japon.
Une issue presque inattendue pour celui que l’on disait perdu pour le rugby un an auparavant. Car une opération, pour une fracture d’une omoplate, lui avait fait vivre une saison 2017-2018 blanche.
Retour miraculeux
Le sélectionneur de l’époque, Jacques Brunel, l’avait reconnu lui-même : “La présence de Charles Ollivon est miraculeuse.”
Puis l’ancien Bayonnais, une fois relancé, s’est mué en leader sur le terrain. Au point d’être bombardé capitaine lorsque Galthié a repris les commandes du vaisseau français fin 2019.
Précieux sur le terrain, l’ancien joueur de Bayonne l’est aussi dans la vie du groupe. Il sait piquer ses partenaires, les motiver ou leur tresser des louanges lorsqu’il s’agit de remettre le maillot de la 60e sélection au centre Gaël Fickou, le plus capé de cette jeune équipe de France (25 ans et demi de moyenne d’âge).
“Charles a été un bon capitaine, il a découvert quelque chose qui n’est pas simple, on l’a bien accompagné, il a beaucoup appris, je l’ai vu évoluer, grandir durant ces sept semaines. Il a été à la hauteur de la mission, comme l’ensemble du groupe France”, avait dit Galthié au journal L’Equipe lorsque s’était posée la question de renouveler son capitanat l’an passé.
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