Le président de Colomiers, Alain Carré, a récemment été poussé par plusieurs dirigeants de Top 14 et Pro D2 afin de se lancer dans la course à la présidence de la LNR. Après plusieurs jours de réflexion, il a pris la décision de ne pas se lancer, face à Vincent Merling et Alain Tingaud. Explications.
Cette interview a été réalisée par nos confrères de Midi Olympique et publiée sur Rugbyrama.fr
Votre nom a circulé ces derniers temps comme candidat potentiel à la présidence de la Ligue nationale de rugby. Vous auriez le profil du rassembleur que certains recherchent…
C’est vrai, on m’a sollicité pour succéder à Paul Goze. D’abord il y a quelques mois, puis récemment. A l’époque, j’avais dit non à cause de problèmes personnels que je devais régler, liés à des questions de santé. Les choses étaient claires : ce n’était pas pour moi. Aujourd’hui, c’est différent. Les soucis sont derrière. Alors je n’ai pas dit non quand certains présidents sont dernièrement revenus à la charge pour essayer de me convaincre.
Résultat ?
Ça m’a travaillé. J’ai pris le temps d’y réfléchir sérieusement pendant quelques jours. Finalement, je dois décliner.
Pourquoi ?
Il m’a fallu envisager la problématique professionnelle : je termine mon dernier mandat à la tête d’un bailleur social et je ne peux pas l’abandonner. Même chose avec le club, Colomiers Rugby : rien n’est prêt pour la succession. Côté présidence de l’UPCR, où je suis bien épaulé entre autres par Thierry Emin (Oyonnax) et Didier Lacroix (Toulouse), cela ne posait pas de problème. Enfin, il y a la question familiale qui est prépondérante à mes yeux. L’avis de mes proches a beaucoup compté, celui de mon épouse en particulier. Elle est un soutien précieux.
Vous savez, je ne suis pas du genre à faire les choses à moité et je ne crois pas qu’il soit raisonnable de m’engager dans ce projet. Je viens de vivre une période difficile, je m’en sors tout juste et je me dois de penser un peu à moi et aux miens… Et puis, il y a l’âge !
Est-ce à dire que vous vous sentez trop vieux, ou dépassé ? Y a-t-il une limite, comme une date de péremption ?
Non, je ne considère pas qu’il y ait d’âge limite. Même à 71 ans, je suis prêt à m’engager ; la seule chose qui importe, c’est le sang dans nos veines. Simplement, les priorités peuvent changer au gré des époques. J’ai fait pas mal de choses dans ma vie et j’en ai encore beaucoup à faire mais, dans les années à venir, je veux donner priorité à la famille.
Quels sont les présidents qui vous ont sollicité ?
Ne cherchez pas, je ne donnerai pas de noms. Entendez simplement que plusieurs présidents de Top 14 et de ProD2 m’ont apporté leur soutien.
Ils étaient assez nombreux pour que vous pensiez gagner l’élection, fin mars ?
Je n’en sais rien, je n’ai pas fait campagne. J’ai juste eu certains d’entre eux au téléphone pour évoquer l’éventualité de ma candidature. Et, depuis hier soir, pour les prévenir que je n’irai pas.
Pour qui voterez-vous ? Alain Tingaud ou Vincent Merling, qui sont aujourd’hui les seuls à être intéressés ?
Aucun candidat ne s’est encore déclaré. Il faudra attendre quelques jours afin qu’ils puissent le faire officiellement (à partir du 5 février) et on pourrait même voir de nouveaux candidats apparaître jusqu’à fin février. Pour ce qui est du choix entre l’un et l’autre, c’est trop tôt pour le dire. Je ne me positionnerai pas aujourd’hui. L’un et l’autre sont des dirigeants reconnus, plein de qualités. C’est tout.
Vous bottez en touche. Mais quels sujets majeurs devra porter le prochain président de la LNR ?
L’objectif est connu avec la Coupe du monde qui sera là, dans trois ans. Nous y pensons tous et nous devons avoir l’ambition de voir l’équipe de France être championne du monde en 2023. Pour ce faire, il faut avancer dans le même sens, tous ensemble et avoir des relations apaisées, notamment avec la Fédération. C’est valable dans les deux camps.
Mais cela ne fait pas un programme de développement du rugby pro qui doit, entre autres, rajeunir son public, se moderniser et se renforcer…
Non, c’est vrai. Mais ça y contribue quand même. Je suis d’accord avec vous, il faut bouger. Mais attention à ne pas changer pour le simple plaisir de changer. Certaines choses ont été faites, qui fonctionnent très bien. Et le rugby des clubs professionnels se porte bien aujourd’hui. Le bilan des huit années de présidence de Paul Goze est bon, très bon. Tout le monde le reconnaît et il fait l’unanimité chez les présidents. Poursuivons dans cette voie.
GIPHY App Key not set. Please check settings