Top 14 : les bonnes paroles de Gabriel Lacroix

Gabriel Lacroix, qui ne s’est jamais remis de sa grave blessure au genou droit contractée en 2018 sous les couleurs du Stade rochelais face à l’Ulster, en Champions Cup, a annoncé l’arrêt de sa carrière à 28 ans. Ce qui, selon ses dires, n’a pas été si douloureux que ça : « En fait, ça s’est fait en douceur. Cela a mis trois ans, petit à petit. J’ai vu différents spécialistes qui ont commencé à me faire comprendre que ça allait être compliqué, qu’il ne fallait pas fonder trop d’espoirs sur les opérations. Ce n’est pas moi qui ai pris la décision, c’est la médecine du travail. »

Le Simorrain, qui débuta au LSC avant de rejoindre Toulouse en cadet, Auch en 2010-2011, puis Albi (2011-2015) et enfin La Rochelle, vit désormais dans la     préfecture de la Charente-Maritime, avec Emeline, la maman de son fils de 2 ans, Cali : « Après ma dernière opération, en février 2020, je suis redescendu à Albi d’où est originaire ma compagne, pour être plus proche de la famille. C’est là que la médecine du travail m’a déclaré inapte. Il fallait prendre une décision et on a décidé de remonter à La Rochelle. »

La rencontre avec le “sorcier” Broncan

Aujourd’hui, l’ailier international (deux essais contre la Nouvelle-Zélande et un contre le Japon) peut égrainer ses souvenirs : « C’est agréable d’y penser même si c’est vrai qu’il y a un peu de nostalgie. On a des émotions tellement fortes, de telles montées d’adrénaline, que ça vous manque forcément. Mais je garde de grands souvenirs et surtout j’ai fait de belles rencontres comme celle d’Henry Broncan. C’est quelqu’un qui impose le respect à tout le monde. Il m’a sorti de pas mal de situations. C’est quelqu’un qui a énormément compté dans ma vie, par ses qualités d’homme autant que par celles d’entraîneur. C’est quelqu’un d’exceptionnel qui ne laisse personne indifférent. »

Hommage poignant pour celui qui a aidé Gabriel Lacroix à retrouver les bons rails, desquels il s’était parfois éloigné, ce qui, avec le recul, l’a incité à porter la bonne parole : « Je n’ai pas fait de grandes études et si mon témoignage peut faire comprendre à certains joueurs que c’est important, tant mieux. Mais je ne veux pas me transformer en donneur de leçons. »

Une nouvelle vie commence

Maintenant, le trois-quart aile doit prendre un autre envol : « Pendant deux ans, je me suis occupé à 100 % de mon fils. Pour la reconversion, c’est compliqué, mais j’ai pas mal de propositions et pas seulement dans le domaine sportif. Dans d’autres domaines aussi, avec différentes entreprises partenaires du Stade rochelais. Il faut que je les étudie et que je fasse rapidement une synthèse pour prendre une décision. »

Comme peut-être celle de retourner un jour dans le Gers : « Ça me manque énormément. J’ai grandi à Simorre, mais je n’ai plus d’attache dans ce département. Il faudra pourtant que je trouve un moyen de venir me ressourcer chez moi… »