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Toulouse. Bleus : c’est vraiment l’année ou jamais

Rendez-vous compte : il y a dix ans que le XV de France n’a plus gagné à Dublin. Dix ans que les Bleus quittent l’Aviva Stadium la gueule en vrac, le corps meurtri et pour tout dire, on a pris tellement de roustes en bord de Liffey qu’on revit cycliquement la dernière victoire des Bleus à Dublin avec une délectation malsaine.

C’était donc le 13 février 2011, le talonneur du XV de France s’appelait encore William Servat, la sélection s’appuyait sur une paire de centres “maousse costaud” (Aurélien Rougerie et Damien Traille) et on disait de cette charnière (Morgan Parra et François Trinh-Duc) qu’elle s’apprêtait à ringardiser toutes celles l’ayant précédé : cet après-midi-là, le XV de France n’avait pas vraiment forcé son talent, le grand blond de Clermont (Rougerie) surclassant Gordon Darcy au milieu du terrain pour donner un essai à Maxime Médard et permettre aux gonzes de Marc Lièvremont de s’imposer en Irlande (25-22).

Depuis, on s’est comme lâchement résigné à ce que les Bleus soient fessés en Irlande, une nation comptant pourtant moins de licenciés que la seule ligue Occitanie, un adversaire qui fut jadis une formalité pour les équipes de France, un aimable sparring-partner où, selon les époques, Fergus Slattery, Simon Geoghegan ou Keith Wood étaient à peu près les seuls talents de leur génération respective.

L’Irlande est vieillissante

Dès lors, le temps est aujourd’hui venu d’effacer les ardoises et, qu’on le veuille ou non, cette année semble celle ou jamais pour que l’équipe de France s’impose enfin à Dublin. D’abord, parce que les Diables Verts seront privés de l’armée de braillards qui pousse habituellement chacune de leurs interminables séquences et fait si souvent pression sur le corps arbitral.

Ensuite, la sélection irlandaise semble à bien des titres vieillissante, quand à l’inverse la France s’appuie à présent sur une génération en pleine éclosion et diablement talentueuse. Il y a peu, l’ancien demi de mêlée des Bleus Dimitri Yachvili nous confiait à ce sujet : “L’Irlande n’a pas beaucoup évolué depuis le Mondial japonais. Le schéma reste le même : occupation, conquête, défi physique…”

Solide, sérieuse, plus disciplinée qu’à l’habitude et par moments séduisante, la bande à Galthié a de son côté fait à Rome ce que l’on attendait d’elle et, dans le sillage d’une victoire à sept essais, a accueilli avec bienveillance les louanges d’une partie du rugby européen, qu’il soit ici incarné par l’Anglais Clive Woodward ou ailleurs par Keith Wood, le divin chauve de la république irlandaise.

Quant à Sergio Parisse, cette autre divinité pelée du rugby mondial, voici ce qu’il nous confiait au sujet des Bleus : “L’équipe de France, c’est déjà un état d’esprit remarquable. Les joueurs ont plaisir d’être ensemble, ça saute aux yeux et ce n’était pas le cas, auparavant. Il y a de l’envie, de la solidarité, énormément de talent et une confiance inébranlable dans le projet de jeu. Ils peuvent gagner en Irlande”. Dieu vous entende, Don Sergio…

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