Les années passent et, hélas, l’Italie stagne. On a de la peine à écrire ces lignes. Mais les faits sont là, la Squadra n’a plus gagné un match du Tournoi depuis 2015, c’était à l’extérieur en plus, en Ecosse. Ca représente une série de 27 défaites de rang. Que dire ? Les chiffres parlent d’eux-mêmes et situent le niveau de la dernière nation admise dans le Tournoi. Dire qu’en 2000, certains pensaient que c’était l’aube d’une ère nouvelle et pour l’Italie et pour le Tournoi. Et puis, il a fallu se rendre à l’évidence, le rugby transalpin n’a pas les ressources humaines pour alimenter une équipe nationale qui puisse rivaliser avec les nations “historiques” de la planète ovale. La Fédération s’est pourtant payé quelques entraîneurs de renom. Dernièrement, l’ Irlandais Conor O’Shea, pourtant formateur réputé, s’y est cassé les dents. Il a été remplacé par Franco Smith, un ancien demi d’ouverture des Springboks (neuf sélections) nommé au départ comme intérimaire. Mais la FIR n’a finalement pas trouvé mieux et l’homme est resté avec en plus la lourde tâche de gérer l’après Sergio Parisse.
Des trois-quarts néophytes
Samedi dans un Stade Olympique à huis clos, une victoire italienne relève de l’utopie. En plus Franco Smith proposera une ligne de trois quart de néophytes : trois sélections pour l’arrière Jacopo Trulla ; une pour l’ailier gauche Montanna Ioane, zéro pour le centre Juan Ignacio Brex, cinq pour l’ouvreur Paolo Garbisi. Trois pour le demi de mêlée Stephen Varney. L’autre centre Marco Zanon, et l’ailier droit Luca Sperandio font figures de papa avec respectivement huit et sept sélections.
Que va donc pouvoir faire cette brigade légère face à la France ? Sait-on jamais, c’est peut-être une magnifique génération spontanée. On remarque quand-même que trois d’entre eux viennent d’ailleurs, d’Australie (Ioane), d’Argentine (Brex) et d’Angleterre (Varney). C’est l’un des symptômes du drame des Italiens. Ils sont obligés de compter sur des étrangers pour trouver l’oiseau rare. Leur formation ne suffit pas, loin de là. Mais ceux qui viennent jouer dans la botte, le font parce qu’ils n’ont guère d’espoir de joueur pour la sélection de leur pays natal. Le serpent se mord la queue.
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