Matthieu Jalibert, 22 ans, se pose incontestablement parmi les joueurs français les plus performants de la saison. Avec l’Union Bordeaux-Bègles, il enchaîne les prestations trois étoiles, butant avec une régularité assez remarquable (84,3 %) et guidant le jeu avec maestria. Sous les couleurs du XV de France, il reste sur trois prestations convaincantes en tant que titulaire, la dernière en Italie l’ayant vu étonnamment sobre mais précis et précieux. Au Stade olympique, le Girondin a signé un 100 % face aux perches et s’est signalé par une percée dont il a le secret, à l’heure de jeu, pour envoyer Teddy Thomas derrière la ligne d’en-but, après un relais d’Antoine Dupont. À son discrédit, on retiendra une faute de placement en défense. Rien de bien sérieux étant donné la supériorité tricolore à Rome. En Italie, Matthieu Jalibert a justifié les récentes louanges de Fabien Galthié : “Il est prêt, comme cette équipe, il a pris un an d’expérience individuelle avec nous et en club mais aussi de l’expérience collective. Il trouve sa place et apporte tout son talent à l’organisation.” Jusqu’à présent, tout va bien donc pour le natif de Saint-Germain-en-Laye, propulsé dans le XV de départ après le forfait de Romain Ntmack. La sortie irlandaise fera office de révélateur pour le numéro 10, à la baguette du XV de France sur un match du Tournoi à fort enjeu pour la première fois. Le Bordelais se sait plus que jamais attendu au tournant, dans son rôle de buteur comme dans sa capacité à gérer le cours des événements. Les espoirs de victoire finale reposent en bonne partie sur ses épaules. Ce dimanche 14 février restera assurément comme une date clé dans sa toute jeune carrière. Reste à savoir si elle sera marquée d’une pierre blanche ou noire.
Billy Burns, doit se racheter
“Honnêtement, on pensait que Sexton passerait les paliers du protocole et serait apte à débuter. On lui souhaite un retour le plus rapide possible sur le terrain.”
Vendredi midi, quand la composition irlandaise est tombée, Fabien Galthié et l’ensemble du clan tricolore ont tiqué en voyant l’identité du numéro 10 adverse. Exceptionnellement, le jeu du XV du Trèfle ne sera pas mené par Jonathan Sexton, 35 ans, 102 sélections et 873 points au compteur, mais par Billy Burns, 26 ans et 2 sélections. Un joueur méconnu du grand public mais pas du staff français : “Burns aime plus porter le ballon que Sexton”, prévient ainsi le sélectionneur national. Né à Bath en Angleterre mais irlandais par son grand-père, le frère de Freddie Burns est connu, outre-Manche, pour ses qualités d’animateur, la responsabilité du but en club incombant le plus souvent à John Cooney. Sa présence, aux côtés du dynamiteur Jamison Gibson-Park – dont le duel avec Antoine Dupont promet des étincelles – pourrait donc donner à l’Irlande un visage quelque peu différent. Billy Burns sera d’autant plus déterminé à briller qu’il a ruiné, dimanche dernier, l’ultime balle de match des siens à Cardiff en ne trouvant pas la touche sur la dernière pénalité après la sirène. Entré en jeu à 10 minutes de la fin pour remplacer Jonathan Sexton, commotionné, il espérait un tout autre baptême dans le Tournoi : “Ce n’est pas à cause de lui que nous avons perdu le match, a, depuis, tenté de relativiser son entraîneur Andy Farrell. Je suppose qu’il sera ciblé, évidemment, à cause de l’ampleur de l’action mais ça lui apprendra. C’est un joueur génial, très fort. C’est un vrai professionnel qui s’est entraîné de manière exceptionnelle cette semaine.” À 26 ans, il a l’occasion de prouver ses qualités à la face de l’Europe à l’occasion du plus grand rendez-vous de sa carrière.
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