Durant lâautomne, le joueur de Castres, 24 ans (5 sĂ©lections), avait dĂ©montrĂ© son abattage. Dix-neuf plaquages contre lâItalie (36-5) et autant en finale de la Coupe dâAutomne en Angleterre (dĂ©faite 22-19 a.p.). Avec une Ă©quipe bis, les Bleus avaient fait trembler les vice-champions du monde et Jelonch avait muselĂ© le N.8 anglais Billy Vunipola, lâune des rĂ©fĂ©rences mondiales au poste.
VĂ©ritable sangsue, capable de rĂ©pĂ©ter les tĂąches Ă lâenvi, lâancien colocataire du demi de mĂȘlĂ©e Dupont –quâil retrouvera Ă Toulouse la saison prochaine– aime traĂźner dans les rucks et mettre les mains oĂč dâautres ne laisseraient pas les pieds.
“Il a cette capacitĂ© Ă ĂȘtre dur dans le combat [âŠ] avec notamment cette spĂ©cificitĂ© qui fait que plus câest dur, plus il monte en compĂ©tence et en intensitĂ©”, a expliquĂ© le sĂ©lectionneur Fabien GalthiĂ© qui lâa prĂ©fĂ©rĂ© Ă Dylan Cretin pour la deuxiĂšme journĂ©e du Tournoi des six nations.
Le Lyonnais est pourtant le remplaçant habituel du Toulousain François Cros, toujours gĂȘnĂ© par son pied droit douloureux. Il Ă©tait dâailleurs titulaire samedi dernier en Italie (50-10), quand Jelonch Ă©tait sur le banc. Mais la science de la touche de Cretin et un premier essai international nâont pas suffi pour freiner lâascension du Gersois, dâabord attirĂ© par le football.
Son pĂšre JĂ©rĂŽme, ancien flanker du club de Vic-Fezensac (Gers), se dĂ©sespĂ©rait quâil prĂ©fĂšre le ballon rond Ă lâovale. Un accident de balançoire et un bras fracturĂ© pour le petit Jelonch ont tout changĂ©.
“Je me suis dit quâil Ă©tait temps dâenlever cette balançoire et je lâai transformĂ© en poteaux de rugby”, a racontĂ© le paternel au journal Midi Olympique en janvier. “MĂȘme sâil mâa dit quâil ne jouerait pas pour autant au rugby, il a commencĂ© Ă taper petit Ă petit vers les poteaux. Ă six ans, je lui ai dit : + Viens on va jouer ensemble au rugby Ă Vic. Je tâaccompagne et tu verras le samedi on ira se promener en mĂȘme temps. + Câest parti comme ça.”
Auch et Castres avec Dupont
AprĂšs son apprentissage vicois, Jelonch rejoint Auch, lâun des viviers des Bleus, et y cĂŽtoie Dupont. Ensemble, ils disputent une finale de Championnat de France junior (Crabos), perdue face au Racing 92 en 2014, et migrent dans la foulĂ©e vers Castres. Leurs premiĂšres capes ? Ils les honorent aussi la mĂȘme annĂ©e, en 2017 : en mars pour Dupont, en novembre pour Jelonch.
“CâĂ©tait un rĂȘve de gosse ! [âŠ] Je nâai pas eu trop de pression mais jâai Ă©tĂ© impressionnĂ© par lâambiance au Stade de France ! Les mĂ©dias, le public⊠tout est Ă une autre Ă©chelle ! JâĂ©tais en chambre avec Toto (Dupont). Quand on se rappelle nos matches en cadets avec Auch, nous nâaurions jamais cru arriver lĂ , câest gĂ©nial !”, a racontĂ© le solide flanker (1,93 m, 105 kg) aprĂšs les dĂ©faites contre la Nouvelle-ZĂ©lande (38-18) et lâAfrique du Sud (18-17).
Partenaires en Bleus, Dupont et Jelonch ne le sont alors plus en club. Le premier a rejoint quelques mois plus tÎt Toulouse, pour franchir un cap. Jelonch est pourtant le premier à conquérir le Bouclier de Brennus en 2018, un an avant Dupont, en battant en finale⊠le Stade toulousain, privé de son N.9 blessé.
En Bleu, le demi de mĂȘlĂ©e se rend indispensable. Pour Jelonch câest plus lent. Trois ans se sont Ă©coulĂ©s entre ses deux premiĂšres sĂ©lections et la troisiĂšme en novembre contre lâItalie. Une blessure musculaire, notamment, lâavait privĂ© de lâouverture du Tournoi 2018 contre lâIrlande.
Dimanche, il sera bien Ă lâAviva Stadium, avec lâambition dâaider la France Ă y signer un premier succĂšs depuis 2011
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