
Le demi de mêlée international a été excellent face au Munster. Autour de la 77e, il a réussi une triple intervention d’anthologie pour inverser la pression du retour des Irlandais. L’UBB en avait bien besoin, elle jouait en double infériorité numérique.
Que n’a-t-on pas écrit sur Maxime Lucu, l’homme qui repousse ses limites à chaque sortie ? Nous avons quitté les travées de Chaban-Delmas avec le frais souvenir de sa triple intervention autour de la 77e alors que l’UBB ne menait plus que 40 à 29 face au Munster, et que les Irlandais semblaient revenir au score. Les Bordelais avaient subi deux cartons (Echegaray et Cazeaux) ce qui les conduisait à jouer à treize.
En sur infériorité numérique Max Lucu a littéralement inversé la pression celte en trois coups d’épée aux défauts de l’armure adverse. Il s’est d’abord arraché en défense pour reprendre Abrahams par un plaquage d’école. Il l’a saisi aux hanches avant de se laisser glisser jusqu’aux genoux et le pousser hors des limites, alors que l’arrière sud-africain du Munster filait tout droit à l’essai en bord de touche. « Il a serré le nœud », a joliment souligné Mathieu Lartot, commentateur de France Télévisions.
Puis, sur la phase suivante après une touche bordelaise cafouillée après conquête, Maxime Lucu sous une pression intense et au milieu d’une meute de prédateurs, a trouvé une très bonne touche du pied gauche pour donner de l’air à son équipe. Il a conclu ce moment de grâce sur le temps de jeu qui suivit, en surgissant au soutien d’un contre-ruck réussi par Moefana puis Perchaut. Maxime Lucu était là au soutien de Lesgourgues et de Gazzoti sur l’aile gauche pour détaler comme un lièvre et délivrer une passe décisive à l’endroit de Louis Bielle-Biarrey, auteur du dernier essai.
Le demi de mêlée international bordelais a fourni un concentré en quelques minutes de tout ce qu’il est capable d’apporter : la défense, le jeu au pied, le soutien et la distribution juste. On précise qu’il finissait ce match en position de demi d’ouverture puisque Yannick Bru avait choisi de remplacer Matthieu Jalibert par Yann Lesgourgues.
Un jeu au pied face au vent de classe mondiale
Le capitaine de l’UBB n’est pas venu s’exprimer après la rencontre, mais Christophe Laussucq a évoqué l’étendue de la palette de son numéro 9 : « Il a fait encore un gros match évidemment. C’est un joueur exceptionnel, il fait une saison énorme avec nous. Son jeu au pied face au vent de la première mi-temps fut une énorme bulle de soulagement. Il fut à l’origine du dernier essai qui a tué les derniers exploits de l’adversaire. Bon, je ne vais pas le présenter, mais il est excellent depuis plusieurs saisons. Et enfin, j’ai l’impression qu’il commence à être reconnu au niveau international alors qu’il suffit de regarder ce qu’il fait en championnat pour mesurer tout son talent, et je pense que ses apparitions dans le Tournoi des Six Nations n’ont pas été des surprises. C’est un joueur complet. Au pied, je ne vois pas qui est meilleur que lui au niveau mondial. C’est un de nos meilleurs défenseurs, il est bon sur l’animation. Il n’a juste pas de chance d’avoir un Antoine Dupont qui joue en même temps que lui. Qu’est que vous pouvez lui reprocher à Max sur les matchs qu’il fait avec nous ? Moi rien du tout.«
Son troisième ligne Mahamadou Diaby lui a aussi adressé un joli satisfecit : « Sur la dernière action, il nous a sauvés. Il a été fidèle à lui-même sur cette action. Il s’est sacrifié pour l’équipe. A-t-il pris une revanche sur 2 024 ? Je ne vais pas parler à sa place, mais je sais qu’il n’a pas la mémoire courte.«
Revanche sur 2024 et le cauchemar des Harlequins
L’an passé, Maxime Lucu avait été l’un des héros malheureux de la défaite 42-41 face aux Harlequins, il avait manqué une transformation décisive, un échec qui ne rendait pas justice à l’excellence de sa production. Il avait sonné la révolte comme un général après une entame totalement ratée. Un an après, le sort lui a souri pour l’envoyer dans le dernier carré européen : « On sait tous que Max est un très grand leader et on sait tous qu’il travaille pour l’équipe, surtout dans ces moments-là où on se retrouve dans le dur. Pour ma part, je sais que si je manque un plaquage, si Max est à côté, il sera toujours là pour prendre le mec en suivant. Il apporte beaucoup, même en défendant à treize pendant quelques minutes, on savait qu’il serait là pour rattraper toutes les petites erreurs…« , a conclu Yoram Moefana qui a joué des dizaines de rencontres avec lui, assez pour en parler en spécialiste.
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Source Rugbyrama
