“repartir sur de nouvelles bases au mois d’août”
Thierry Daban (manager de Castelmoron) : “Très honnêtement, il vaut mieux arrêter la compétition, les entraînements et repartir sur de nouvelles bases au mois d’août. C’est en tout cas mon opinion. Nos gars que je rencontre régulièrement ne sont plus motivés et on peut vraiment les comprendre. Lorsque le couvre-feu était à 20 heures, nous étions un petit groupe à se retrouver au stade à 18 h 30 et à faire des petits jeux. Depuis que le couvre-feu est passé à 18 h, nous avons essayé de nous rassembler les samedis matins, mais ça ne marche pas.”
Michel Estrada, dirigeant de l’USVL 47 : “Avec le couvre-feu, on ne peut plut s’entraîner le soir, et ça, c’est très compliqué pour les clubs amateurs. Chez nous, seuls les cadets et surtout les juniors continuent de pratiquer le samedi matin.
Je ne comprends que la Fédération recule sans cesse sa décision de poursuivre ou d’arrêter la saison. Pour moi, c’est bouclé, on ne reprendra pas, retarder la date, c’est reculer pour mieux sauter ! De toute façon, une bonne partie de nos joueurs ne s’entraîne plus depuis octobre. Pour reprendre la compétition, il faudrait pouvoir reprendre les contacts pendant au moins un mois et demi. Cela nous laisserait à peine mai et juin pour les matchs ?
Nous sommes déjà dans la préparation de la saison prochaine. Notre objectif va être de garder nos licenciés, et j’ai bien peur que dans tous les clubs, il va y avoir des arrêts ! Si on peut reprendre l’entraînement en juillet, cela fera presque un an sans rugby, les plus passionnés reviendront mais les autres je n’en suis pas sûr !”.
“Une situation assez triste”
Patrick Diniz (entraîneur de Villeneuve) : “Je suis un peu pessimiste pour la suite de la saison car nous n’avons aucune visibilité avec un protocole sanitaire prolongé par le Gouvernement jusqu’au 1er juin. C’est vrai qu’il est difficile de motiver les joueurs qui se grattent la tête actuellement. Et puis le rugby est d’abord un sport de contact. Cela fait trois mois qu’on subit ce contexte sanitaire et c’est très compliqué de remettre la machine en route. Je reconnais que c’est une situation assez triste pour tous les joueurs mais aussi pour les entraîneurs, les dirigeants et les supporters.”
Calixte Pierre, capitaine du Passage-d’Agen : “Personnellement, je ne me fais plus d’illusion pour une reprise normale du championnat de Ligue. On a tous bien en tête que ça va être une saison blanche sans montées, sans descentes. On s’y est préparé. On attend maintenant que la Ligue organise dès que ce sera possible des compétitions de reprise départementales pour le printemps et pourquoi pas des mélanges de niveaux de catégories comme Honneur avec Promotion.ça pourrait être sympa, qu’on ait tous quelque chose à aller chercher, avoir un but à atteindre.”
“Une compétition hybride en avril et mai car il y a urgence”
Jérôme Caunes, entraîneur de Caudecoste : “Les nouvelles sanitaires ne sont pas bonnes. On a de la chance d’avoir évité un confinement. Si ça ne se débloque pas dans l’accès des lieux publics, on ne peut pas envisager de faire du rugby avec les contraintes actuelles, sans vestiaires, club house… C’est difficile de faire venir les joueurs pour un entraînement… Aujourd’hui on serait preneur de n’importe quoi qui fasse revenir tout le monde au rugby pourquoi par une compétition hybride en avril et mai. Il y a urgence car les gens prennent de nouvelles occupations…”
Jérôme Garens, entraîneur/joueur de Saint-Aubin : “Je pense que l’on ne reprendra pas un championnat normal. On va vers une saison blanche. Il reste encore la possibilité de jouer avec une nouvelle organisation des rencontres. Je vois bien des mini-championnats à 4 équipes voisines géographiquement avec le seul objectif de prendre plaisir pour reprendre l’activité et préparer la saison prochaine. Le rugby amateur est dans la difficulté et j’ai bien peur que l’on perde beaucoup de licenciés.”
Jérémy Dumont (entraîneur de Sainte-Bazeille) : “On essaye de maintenir en forme les joueurs depuis la mi-novembre avec des séances d’entraînement le dimanche matin mais cela devient de plus en plus compliqué. Le groupe avait déjà été impacté par la pandémie la saison dernière, on lui avait demandé de gros efforts en démarrant la préparation estivale dès la fin du mois de juin et là, rebelote avec une interruption de la saison depuis plus de 3 mois. Sincèrement, j’ai peur que ce soit la goutte d’eau et que notre fédération perde pas mal de licenciés. Si on doit reprendre la compétition en avril, on le fera mais il faut minimum 6 semaines d’athlétisation et de renforcement musculaire. Après j’espère que si l’on s’oriente vers une nouvelle formule de championnat, elle motivera les joueurs qui restent des compétiteurs.”
“Il faut la compétition pour faire revenir les joueurs”
Sébastien Martin-Corralès, entraîneur des avants de l’US Nérac : “Nous avons avec Fabien Alvarez un même groupe de copains qui vient s’entraîner avec les règles à respecter. Il y a en a d’autres qui restent à la maison qu’on ne voit pas. Je les comprends. Ils ont leurs raisons. C’est légitime. Ils sont sur la retenue. Un challenge de printemps ? Bien sûr qu’on prendra mais quand est-ce qu’ils vont le proposer et pour quelle date ? car il nous faut absolument retravailler la condition physique. Faire revenir tout le monde au stade ce serait bien, joueurs, supporters. Il faut la compétition pour faire revenir les joueurs.”
Arnaud Chanuc (joueur de Laroque-Timbaut) : “La reprise dans les conditions actuelles me semble compromise. Il nous faut rester réaliste : courir, se faire des passes, c’est bien mais pour les joueurs rien ne remplace le fait de se rentrer dans la viande. On ne peut pas reprendre sans avoir eu des séances d’entraînement dignes de ce nom, on va droit vers la blessure autrement. La pandémie et mes vieux os auront eu raison de ma passion, je ne pensais vraiment pas finir le rugby comme ça !”
“Il nous faut retrouver une bonne condition physique”
Le sérial marqueur chevronné du RCBB, Vivien Verzégnassi, garde un moral de junior et le montre tous les dimanches matin avec la quarantaine de copains du Refuge. “ça du bien au moral de se retrouver. La décision de repousser à fin février la reprise ou pas du championnat est frustrante. Ils nous ont fait espérer en janvier. Ils l’ont repoussé en février. Vu l’évolution sanitaire, je pense qu’il faudrait geler les compétitions pour cette saison afin de bien préparer la saison prochaine avec des entrainements possibles en semaine. Je ne suis pas trop favorable à un bouclier de printemps car il nous faut retrouver une bonne condition physique. On n’a que cet entrainement sans contact qu’une fois par semaine pour le moment et pour certains qu’une fois par mois.”
Sébastien Lanzutti, président de Casteljaloux : “Tant qu’on ne pourra pas reprendre l’entraînement avec contact, on ne peut rien envisager de sérieux. Pour l’instant on ne peut faire que du physique sans contact. Si on peut s’entraîner normalement il nous faudra au minimum un mois pour pouvoir envisager de disputer un match. Si on ne peut pas s’entraîner en mars, il n’y aura pas de reprise et la saison sera blanche. Il y a un plan de reprise en avril, en jouant en mai et juin, sans phases finales. En tant que président je suis bien sûr tout à fait d’accord pour qu’on reprenne les matchs mais si c’est sans supporters, sans buvette. Il faut que la FFR se décide le plus rapidement possible pour qu’on puisse préparer la saison prochaine.”
Christian Sciers, président de Lavardac-Barbaste : “On essaie de maintenir la flamme, en gardant l’école de rugby ouverte le samedi matin, surtout pour essayer d’en perdre le moins possible en route. Le club house et les douches sont fermés et chacun rentre se doucher chez lui. On évite au maximum les moments de convivialité et c’est très loin d’être attirant. On le déplore mais tout le monde est logé à la même enseigne. Juniors et seniors continuent à se retrouver par petits groupes en respectant les règles sanitaires essentielles. Cela représente 25 à 30 juniors-seniors, ceux qui n’ont pas trop de contraintes. Au final, peu d’assiduité mais peut-on leur demander de préparer la suite quand on ne sait pas ce qu’elle sera ?”
Adrien Bonnifon, ailier de Lacapelle-Biron : “On est toujours dans l’attente mais ce serait dommage que la saison finisse. L’an dernier déjà, on n’a pas pu aller au bout alors qu’on avait de bons résultats. Cette année ce serait vraiment frustrant de ne pas revivre la belle aventure promise, de ne même plus fouler la pelouse surtout. Ça manque terriblement le dimanche matin de ne pas préparer son sac, de revoir le terrain, de jouer avec les copains, de vivre avec le public.”
Anthony Tarrit, entraîneur de Sainte-Livrade : “Je pense que c’est fichu pour la saison. Relancer la machine me semble trop difficile. Joueurs, entraîneurs, bénévoles sont en manque de convivialité. Pour tous les dimanches sont difficiles à vivre mais je pense que cela va être impossible de ramener tout le monde au stade. la FFR, la ligue réfléchissent à une formule pour que le rugby retrouve sa place. Un ou plusieurs tournois à 7 pourraient relancer la vie autour du rugby et préparer la nouvelle saison.”
Romain Decottignies, ouvreur de l’AS Layrac : “On va au boulot, on fait nos courses et on ne peut pas pratiquer ce sport qu’on aime. Cette frustration dure. Quand personne ne sait où on va. Perso, je m’entretiens à la maison. Je suis allé une fois à Armandie sur le synthétique… Pour ce qui est d’une reprise au printemps, je préfère que tout soit gelé et qu’on prépare correctement une saison prochaine classique dès le 1er juillet et pourquoi pas avec les mêmes poules car on avait de bons matches à jouer avec du monde à Pénétro.”
“Repartir la saison prochaine avec les mêmes poules”
Claude Margnac, président du CO Pont-du-Casse : “Un enjeu est nécessaire pour finir la saison qui est à l’arrêt. Si c’est pour du rugby folklorique ça ne marchera pas. Qu’est-ce que va être ? Est-ce que tous les clubs repartiront compte tenu des effectifs, des moyens… Attention dangers si reprise que la saison prochaine… Faudra opter pour quelque chose pour vivre avec ce virus. Il y a des moyens de tester les joueurs rapidement. Les joueurs même chez les plus jeunes n’attendent que le feu vert pour plaquer. Jouons avec ce printemps qui arrive.”
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