En encaissant près de quarante points à domicile face à une équipe d’Irlande très puissante, le XV de France longtemps en infériorité numérique et parfois surclassé, a déjà compromis son Tournoi.
Le Tournoi débute à peine que les rêves de Grand Chelem se sont déjà évanouis. L’année 2024 semblait pourtant tracer des contours idéaux avec trois réceptions dont celles de l’Irlande et l’Angleterre.
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Si on ajoute le match de Coupe du monde perdu face à l’Afrique du Sud dont tout le camp français ne veut plus entendre parler, cela fait donc deux défaites consécutives sur le sol français. De quoi assombrir les datas de Fabien Galthié qui tournait jusque-là à 80 % de victoires. S’il est encore trop tôt pour évoquer la piste du ressort cassé, il va quand même de soi que nous n’avons pas reconnu l’équipe de France des années précédentes.
Au contraire, l’Irlande a confirmé son statut de mastodonte du rugby mondial ; Crowley faisant oublier un certain Sexton. À l’instant de délivrer des appréciations individuelles, il va de soi en revanche que Lucu n’a pas fait oublier Dupont, notamment dans le jeu au pied lors des sorties de camp mais également dans la conduite du jeu…
De plus, la France a, lors de cette première période de ce Tournoi, perdu une de ses forces jusque-là, à savoir la discipline. Trois pénalités concédées au bout de huit minutes de jeu et deux cartons jaunes (le premier était déjà orangé) pour le même joueur (Willemse) en une période pour la même faute. Le manque de maîtrise du Montpelliérain est inadmissible à ce niveau : deux cartons jaunes en trente minutes, il fallait le faire !
Menée de 14 points (3-17), dominée outrageusement et obligée de réaliser trois fois plus de plaquages que les Verts à la demi-heure de jeu, l’équipe de France s’est donc retrouvée en infériorité numérique trop longtemps pour rivaliser avec cette équipe puissante comme un tracteur de nos chères campagnes.
Pragmatique, l’Irlande n’a pas oublié de profiter de cette supériorité numérique. Bien aidée également par les errements défensifs des Bleus. Les Irlandais ont trop souvent transpercé la défense française autour de Jalibert (huit plaquages ratés pour la charnière).
Il faut quand même reconnaître à ces Bleus une certaine force de caractère pour entretenir l’espoir par deux fois en revenant à sept points. Tout d’abord avec cet essai de Penaud juste avant la pause (10-17) puis avant l’heure de jeu (17-24) malgré un manque de connexion évident (ballon perdu sur une penaltouche, lancements de jeu aléatoires) sur le peu de phases offensives, quand elle n’était pas obnubilée par le jeu de dépossession…
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Mais l’issue était inéluctable. Surtout à 14. L’Irlande ne s’est donc pas privée de marquer un point de bonus offensif si précieux au classement.
La France a encore encaissé trop d’essais (5) à domicile après les 4 du quart de finale.
Et l’univers aveugle des réseaux sociaux ne pourra pas, cette fois, jeter l’anathème sur l’arbitre…
France 17 – Irlande 38
MT : 10-17 ; arbitre : M. Dickson
Vainqueurs : 5E Gibson-Park (16), Beirne (30), Nash (46), Sheehan (62), Kelleher (78) ; 5T, 1P Crawley (7)
Vaincus : 2E Penaud (40), Gabrillagues (53) ; 2T, 1P Ramos (27)
FRANCE : Ramos ; Penaud, Fickou, Danty (Bielle-Biarrey, 64), Moefana (o) Jalibert, (m) Lucu (Le Garrec, 64) ; Ollivon (Woki, 64), Alldritt (cap.), Cros (Boudehent, 64) ; Willemse, Gabrillagues (Tuilagi, 53) ; Atonio (Aldegheri, 55), Mauvaka (Marchand, 55), Baille (Wardi, 55, puis Baille, 71)
Exclu. tempo. : Willemse (9)
Exclu. déf. : Willemse (32)
IRLANDE : Keenan ; Nash (Frawley, 79), Henshaw, Aki, Lowe (o) Crawley, (m) Gibson-Park (Murray, 71) ; Van der Flier (Conan, 64), Doris, O’Mahonny (cap., Baird, 63) ; Beirne, McCarthy (Ryan, 67) ; Furlong (Bealham, 64), Sheehan (Kelleher, 64), Porter (Healy, 64)
Exclu. tempo. : O’Mahonny (53)
Rempl. tempo. : Porter par Healy (9-20)
La note du match : 13/0 – L’homme du match : Bundee AKI (Irlande)
