Après trois premières journées inquiétantes disputées avec une ossature très largement conservée, le staff du XV de France va dévoiler en fin de matinée une équipe fortement remaniée pour aller à Cardiff dimanche, entre choix sportifs et circonstances.
Le destin fait parfois bien les choses. Après s’être enfermé dans une forme d’obstination à la suite de la débâcle du Vélodrome contre l’Irlande en ouverture du Tournoi (17-38), avec en suivant des résultats miraculeux en Ecosse (20-16) puis face à l’Italie (13-13), Fabien Galthié va procéder au turnover qui semblait s’imposer dans pareil contexte. Le tout sans donner l’impression de faire machine arrière ni d’exposer encore un peu plus les sortants à la critique à la faveur des circonstances, même si cela a “tapé” bien plus fort qu’à l’accoutumée cette semaine lors des entraînements à haute intensité.
La première sélection du flamboyant Bordelais Nicolas Depoortère (21 ans) avec le N.12 qu’il n’a porté qu’une seule fois en pros ? Jonathan Danty est suspendu, il faut bien le remplacer. Le maintien du Racingman Gaël Fickou à ses côtés ? Il demeure le capitaine de la défense et son expérience (30 ans à la fin du mois ; 88 sél.) au sein d’une ligne de trois-quarts inédite ne sera pas de trop dans la fournaise galloise. Le retour à la maison du Francilien Cameron Woki et du Perpignanais Posolo Tuilagi ? Les Toulousains Thibaud Flament et Emmanuel Meafou, premiers choix à l’attelage avant qu’ils ne se blessent, sont de nouveau aptes.
Signe de l’urgence qui règne à Marcoussis, ils n’ont respectivement eu besoin que de 35 et 65 minutes face à Castres le week-end dernier pour convaincre le staff du XV de France d’aligner pour la première fois sous le maillot bleu la paire qu’ils forment à Toulouse depuis la saison 2020/2021. Une nuance toutefois concernant Tuilagi, convaincant face à l’Italie : sa maladie vaut certainement à Romain Taofifenua, “meilleur impact player du monde”, de conserver sa place dans les 23.
Alldritt de retour
La première titularisation chez les Bleus du Stadiste Thomas Ramos à l’ouverture pour sa 35e sélection ? Logique, Matthieu Jalibert a laissé son genou sur la pelouse nordiste lors de la dernière journée et l’habituel arrière, qui a plus joué ouvreur cette saison, était le plan B en l’absence de Romain Ntamack. D’ailleurs, le statut de N.1 au poste de ce dernier n’a paradoxalement fait que se renforcer au fil de ses semaines de convalescence.
Le baptême du Parisien Léo Barré à l’arrière (21 ans) ? Logique aussi puisqu’il couvre le poste d’ouvreur, permettant ainsi de conserver la répartition en “6-2” sur le banc où prendront place Yoram Moefana, capable de rentrer au centre ou à l’aile, et Maxime Lucu, éjecté du XV de départ au profit de Nolan Le Garrec (21 ans ; première titularisation pour sa 4e sélection), et dont on aura du mal à nous faire croire que c’est uniquement pour des raisons de complémentarité ou d’éventuel apport en fin de partie. Le Girondin n’est malheureusement pas parvenu à sortir de l’ombre d’Antoine Dupont, ses avants, à sa décharge, ne l’ayant guère aidé.
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Sans oublier les retours de Louis Bielle-Biarrey à l’aile gauche après son forfait de dernière minute il y a deux semaines, du Rochelais et capitaine Grégory Alldritt au centre de la troisième ligne et du soldat toulousain Julien Marchand au talonnage, son partenaire Peato Mauvaka ayant eu du mal à confirmer, dans un contexte morose, son excellent Mondial. Au total, entre les circonstances et les choix, ce ne sont pas moins de huit joueurs qui n’ont pas commencé face à l’Italie qui seront chargés, dans la capitale galloise, de mettre les Bleus sur le chemin du succès. Charge aux remplaçants – parmi lesquels le Toulousain Alexandre Roumat (26 ans ; 2 sél.) couvrira une fois de plus le poste de deuxième ligne gauche –, de faire en sorte, contrairement à leur dernière entrée, de le conserver.