Crise de résultats, un sélectionneur dans le viseur… C’est dans ce contexte que le XV de France s’avance à Murrayfield, ce samedi 9 février (2e journée) avec l’espoir de rebondir après la claque infligée par l’Irlande vendredi dernier (17-38). Sur des chardons ardents…
Il a donc suffi d’une défaite en quart de finale du Mondial contre l’Afrique du Sud, et d’une autre beaucoup plus humiliante en ouverture du Tournoi face à l’Irlande, toujours à domicile, pour que l’union sacrée autour des Bleus, décrétée depuis 2020, vole en éclats.
Un peu à l’image de leur défense, eux qui viennent d’encaisser neuf essais lors des deux matchs censés le plus compter. Le premier pour poursuivre le rêve encore jamais atteint de décrocher le trophée Webb-Ellis, le second afin de tenter de tourner cette triste page et se mettre en bonne position pour remporter un Tournoi présumé favorable.
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Les critiques, qui avaient afflué à l’automne après le couac sud-africain et sa justification tardive, sont donc cet hiver de plus en plus nourries, gadin irlandais à l’appui. Car Fabien Galthié, bien que privé d’éléments “premium” au moment de lancer son second mandat (Flament, Meafou, Jelonch, Dupont, Ntamack), a échoué là où a réussi Andy Farrell, son homologue du XV du Trèfle.
À savoir repartir du bon pied après une déception tout aussi forte puisque les Irlandais, également éliminés en quarts, par la Nouvelle-Zélande, étaient N.1 mondiaux à ce moment-là.
Si le rugby hexagonal s’était jusqu’ici accommodé tant bien que mal des discours romancés et parfois nébuleux de son sélectionneur, préférant parfois la forme au fond, il ne lui voue désormais plus une confiance aveugle.
Les clubs ont resserré la vis sur la mise à disposition de leurs joueurs (le quota est passé de 42 à 34) et les anciens ne se censurent plus lorsque le téléphone sonne. Car aujourd’hui, plus que de poésie, de termes toujours plus alambiqués et de belles histoires autour des “valeurs” , ce que l’on attend de cette équipe en plein doute, ce sont surtout des actes, aussi simples soient-ils du moment qu’ils sont efficaces.
Pas de remaniement
En cette période de remaniement, l’ancien demi de mêlée a insisté sur sa volonté de continuité, alors que sa paire de centres Danty-Fickou cristallise pas mal de critiques et que la charnière bordelaise Lucu-Jalibert peine à convaincre au niveau international, même si elle n’a pas eu, à sa décharge, trop d’occasions d’y parvenir.
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“Il faut que les joueurs sentent notre confiance, et que nous sentions aussi leur confiance. En étant toujours exigeants et critiques envers nous-mêmes, expliquait Galthié jeudi midi. Qui dit intégrer des nouveaux joueurs, dit sortir des joueurs. Ça n’a pas été le projet depuis que l’on travaille sur la composition d’équipe. Notre volonté, c’est le groupe, c’est l’équipe, c’est la solidarité. Nous avons été performants par moments, en groupe. Nous avons perdu vendredi soir, en groupe. L’idée que nous avons, c’est de garder cette ossature et de donner bien sûr la place à des jeunes dans le coaching.”
Ce samedi après-midi à Edimbourg, face à des Ecossais capables du pire comme du meilleur, à l’image du week-end dernier à Cardiff où ils menaient 20-0 (27-26 au final), le XV de France s’avancera donc avec de l’expérience mais sur des chardons ardents.
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Un rendez-vous forcément particulier pour son nouveau guide Grégory Alldritt, confronté à ses racines et à la nécessité de trouver les mots justes pour transformer en énergie positive cette peur qui colle à la peau des Bleus. Et ainsi éviter la sinistrose qui les guette…